"Deux fenêtres sur l’âme, entre feu et lumière."

Dans cette toile saisissante, Gordon Swann explore le seuil entre deux mondes. Le tableau est dominé par une mer de flammes rougeoyantes aux volutes douces, presque liquides, comme un feu lent, silencieux, qui n’est pas destruction mais transformation.

Deux brèches percent ce magma :

En haut, une ouverture bleu ciel révèle un espace léger, presque céleste. De fines formes colorées, élancées et vibrantes, émergent comme des lianes vivantes ou des esprits en mouvement. On dirait un monde en création, plein d’énergie naissante, suspendu hors du temps.

En bas, une seconde fenêtre blanche laisse apparaître une figure centrale, symétrique, aux ailes largement déployées. Son corps semble formé de plusieurs flux unifiés, comme une fusion entre être humain, oiseau et entité sacrée. L’impression est celle d’un ange, d’un totem, ou d’une présence intérieure éveillée.

Le fond, dense et mouvant, relie ces deux scènes comme un tunnel de passage : entre le feu terrestre et la lumière spirituelle. Cette tension entre haut et bas, entre naissance et transcendance, invite à une lecture symbolique.

Gordon Swann ne donnait pas toujours d’explication à ses œuvres. Il ouvrait des fenêtres. À nous d’y voir une quête, une élévation, une traversée. « Portes de l’Invisible » est une peinture qui parle à l’âme autant qu’à l’œil.